Le Philharmonique et le chœur de Birmingham, lors du concert de l’an dernier au Grimaldi Forum. (Photo M.Vitali/Dir.Com. et OPMC)
La somptueuse « Troisième symphonie » de Mahler sera donnée dimanche au Grimaldi Forum, avec le chœur de Birmingham, en hommage au bassoniste du Philharmonique décédé cet été.
« Le 4 août dernier, au Palais Princier, l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo acheva son concert sur les accents exubérants du « Carnaval » de Dvorák. Les musiciens s’y donnèrent à cœur joie, faisant sonner leurs instruments avec une exubérance qui remplit le public de bonheur. Pour beaucoup de musiciens, c’était le dernier concert de l’été. Ils rangèrent leurs instruments, se souhaitèrent de bonnes vacances. Tout le monde se donna rendez-vous à la rentrée.
Mais voilà qu’à la rentrée un musicien n’est pas là: le bassoniste Franck Lavogez, mort subitement cet été d’une rupture d’anévrisme à l’âge de 57 ans. Son absence a jeté la consternation au sein de l’orchestre. Jusqu’au dernier concert de l’été dernier, il nous avait fait entendre ses solos merveilleux.
Le bassoniste de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Franck Lavogez (Photo M.Vitali/Dir.Com. et OPMC).
Un message vers l’au-delà
Le Philharmonique lui dédiera le concert de dimanche prochain, donné au Grimaldi Forum à 15 heures (attention à l’heure inhabituelle: 15h). Ce concert sera consacré à la monumentale « Troisième symphonie » de Mahler. Cette œuvre porte en elle un message vers l’au-delà.
C’est l’une des plus longues symphonies de l’Histoire de la musique, durant près d’une heure et demie. Elle nécessite, en plus de l’orchestre, la présence d’une chanteuse, d’un chœur de femmes et d’un chœur d’enfants. Cette œuvre évoque en six épisodes la création du monde: création de la terre, apparition de la végétation, des animaux, de l’homme, évocation des anges, et expression finale de la puissance de l’amour.
La chanteuse sera la mezzo-soprano allemande Gerhild Romberger, le chœur sera celui, magnifique, de Birmingham, qu’on avait déjà admiré l’an dernier lors de l’interprétation de la « Deuxième symphonie » de Mahler, et le chœur d’enfants sera celui de l’Académie de musique Prince Rainier-III de Monaco.
Comme toujours, dans les symphonies de Mahler, il y a une ouverture vers le Ciel. Les anges y sont convoqués parmi les humains par la voix du chœur d’enfants. La musique sera là pour accompagner le deuil de l’orchestre. »
André Peyrègne : Monaco Matin – 19/09/2024