©Stephane Danna /direction de la communication
Monaco – Monte-Carlo (Auditorium Rainier III) – 09 février 2025
Époustouflant Concerto de Ravel joué par Martha Argerich en l’Auditorium Rainier III de Monaco ! Une puissance de jeu, un dynamisme, une virtuosité, une énergie, une musicalité incroyable chez cette jeune pianiste ! Quoi, on me dit qu’elle a 83 ans ? On doit se tromper ! On raconte vraiment n’importe quoi !
Elle a mis la salle debout.
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Le Philharmonique de Monte-Carlo était dirigé par Charles Dutoit. Une leçon d’orchestre et de direction d’orchestre ! Les simples « petites » pièces de Ravel du Tombeau de Couperin furent une merveille.
Ne parlons pas de La Mer de Debussy ! Ce fut un moment d’anthologie. Tous les élans, les contrastes, les couleurs, les transparences, les nuances qui contient cette partition miraculeuse prenaient vie devant nous. Et lui, Charles Dutoit, dressé à son pupitre, à main nue sans baguette, commandait les mouvements de vagues, les tempêtes et les accalmies, les flux et reflux de cette Mer formidable. Droit comme un i, il ressemblait à une divinité antique – à un dieu Neptune commandant le rythme des flots.
Il est peu de dire que le Philharmonique de Monte-Carlo nous ravit. Il nous enthousiasma d’un bout à l’autre du concert par sa cohésion, mais aussi par la beauté de ses interventions solistes.
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Ici, ce furent la flûtiste Raphaëlle Truchot-Barraya et la violoniste Liza Kerob dans le Prélude à l’Après-midi d’un faune ! Le faune les aurait entendues, pas besoin de prolonger son après-midi, il serait aussi tombé amoureux d’elles !
Là, dans les autres pièces du programme, ce furent la flûtiste Anne Maugue, les hautboïstes Matthieu Boch ou Matthieu Petitjean, les clarinettistes Marie-B. Barriere-Bilote ou Véronique Audard qui firent notre régal. Et que dire des solos de piccolo de Malcy Gouget dans le concerto de Ravel ou des fusées de petite clarinette lancées par Diana SamaIo dans cette même œuvre ! Ce concerto de Ravel, décidément riche en solos, vit se déployer la belle phrase de cor anglais de Martin Lefevre ou la brillante cavalcade de basson par Laure Thomas. Ah, la précieuse sonorité du basson français dans ce répertoire!
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Comme l’orchestration de Ravel et de Debussy ne sauraient se passer de l’usage des cuivres (parfois une trompette avec sourdine pour évoquer le premier rayon du soleil, à l’aube, au dessus de la mer) ce fut un plaisir d’entendre le trompettiste Matthias Perssonn, les cornistes Andrea Cesari et Patrick Peignier et le tromboniste. Pendant ce temps, au dernier rang de l’orchestre, se déployait le foisonnement des percussions entraînées par leur chef de file Julien Bourgeois, depuis le claquement d’un fouet au début du Concerto de Ravel jusqu’au frémissement d’un tam-tam qui vibre au milieu de la Mer. Tout cela mettait en valeur la richesse inouïe de cette musique impressionniste.
Redonnez nous beaucoup de concerts comme celui-ci !
André PEYREGNE – Résonances lyriques
10 février 2025