21 janvier 2025 Valérie

Point presse : Monaco : nouveau pianiste et « Nouveau Monde »

©Crédit photo: Manuel Vitali – Direction de la Communication

Monaco – Monte-Carlo (Auditorium Rainier III) – 17 janvier 2025

« Le pianiste letton Georgijs Osokins a été, pour le public monégasque, la magnifique découverte du dernier concert du Philharmonique de Monte-Carlo. Vous vous apprêtez à entendre pour la centième fois le 2ème Concerto de Chopin et voilà, soudain, un pianiste qui vous raconte une histoire nouvelle, qui parsème son discours d’accents inédits, vous fait entendre des phrasés originaux, des articulations bien à lui et, ce faisant, exalte le sens profond de l’œuvre. Tout cela vous va droit au cœur. Ah, que fut beau le Chopin d’Osokins à Monaco !

©Crédit photo: Manuel Vitali – Direction de la Communication

En bis, il déchaîne la rafale d’une époustouflante transcription de la « Marche Rákóczi » de Berlioz due à Horowitz. On se demande comment dix doigts peuvent jouer autant de notes à la fois d’un bout à l’autre du clavier ! Dans un second bis, il fait passer la caresse d’un lied de Strauss. Ce pianiste nous émeut autant qu’il nous éblouit.

©Crédit photo: Manuel Vitali – Direction de la Communication

Le concert était dirigé par Mirga Gražinytė-Tyla. Ce petit bout de femme à allure d’adolescente, droite comme un i, arrive sur scène pieds nus. C’est ainsi qu’elle dirige, vivace comme un feu follet, avec des gestes souples et expressifs qui traduisent tous les détails de la partition. D’une main élégante, elle dessine les contours des phrases musicales. Parfois, soulevant son bras gauche, cette frêle femme donne l’impression de vouloir soulever tout l’orchestre. Et le plus beau, c’est qu’elle y arrive ! La célèbre Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák rutila sous sa direction. L’orchestre fit flamboyer les fanfares américaines et vibrer les passages nostalgiques évocateurs d’Europe. Dans le second mouvement, le beau solo de cor anglais inspiré par des légendes indiennes fut joliment interprété par Martin Lefèvre.

La cheffe lituanienne nous fit également découvrir le ballet Clé d’or du compositeur polonais Mieczysław Weinberg. Cette musique est bien écrite, dotée de jolis thèmes, parfaitement orchestrée. Elle raconte l’histoire de Pinocchio et des personnages qui gravitent autour de lui. Elle pourrait accompagner un dessin animé. On y trouve une « Elégie » des mieux venues.

Après ce concert à Monaco, le Philharmonique de Monte-Carlo partait en tournée avec ce même programme jusqu’au Concertgebouw d’Amsterdam. Voilà, s’il en était besoin, une preuve de la notoriété européenne de cet orchestre. »

André PEYREGNERésonances lyriques

17 janvier 2025